mardi 21 octobre 2014

Deux premiers mois en Australie, deuxième partie : Brisbane et la Gordon Country

Bonjour a tous!

Oui, effectivement, ça fait plus de deux mois. Mais la rédaction a été quelque peu anarchique (comme vous pourrez le constater). Donc zut.

Toujours depuis la verte et sauvage Gordon Country, voici comme prévu la seconde partie du récit de nos deux premiers mois de vadrouille en Australie (pour ceux qui auraient raté la première, c'est ici). Nous y verrons comment nous nous sommes retrouvés dans la contrée verdoyante sus-nommée, et décrirons les jours paisibl... non, heureux, les jours heureux, que nous y coulons depuis un mois.

Mais avant toute chose, un peu de sérieux pour un moment oh combien solennel, grandiose et majestueux : une étape a été franchi, une page c'est tournée. Un jour précis a marqué ces dernières semaines, lui même marqué par un événement unique : 

En ce 1er octobre 2014, c'est avec émotion et joie que nous avons fêté le premier anniversaire du Petit Tour. 

Et oui, c'est fait. Un an plus tôt exactement, nous quittions notre oliveraie près de Ventimiglia pour attaquer notre grande marche vers le soleil levant. 12 mois plus tôt, nous nous lancions dans cette incroyable entreprise qui allait changer nos vies. Il y a 365 jours, nous effectuions les premiers pas de ce long periple qui allait nous amener 8760 heures plus tard à l'autre bout du bout du monde. Nous y reviendrons en fin d'article. En revanche, oubliez tout de suite le numero spécial un an, le bêtisier du Petit Tour ou je ne sais quelle autre ânerie. Nous en parlons histoire de marquer le coup, mais  cela reste une date comme une autre.

Avant ça, un gros morceau. C'est pourquoi nous allons l'attaquer directement.


Brisbane

                          

Nous nous étions arretés la dernière fois sur un cliffhanger digne des plus grandes sagas hollywoodiennes et des séries les plus haletantes, après avoir décris une période relativement difficile et ennuyeuse. Reprenons là où nous nous étions arrêter : 
La voiture s'arrête, et la magie du hasard, la magie du stop et du voyage opère. Le retour de ce genre d'événement surréaliste et improbable, extraordinaire de coincidence et de chance, dont nous ne nous demandons plus le pourquoi du parce que depuis une dizaine de mois. ça arrive, c'est tout.

Attention, c'est du rapide. Nous faisons la connaissance de Jordan, 30 ans, et cette rencontre va tout changer. Le jeune homme nous embarque et nous commencons à papoter. Il s'avère très amical, mais il va faire encore plus fort que n'importe quelle personne très amicale : quand il entend notre histoire, il s'arrête sur le bas côté pour passer quelques coups de fil. Il ne nous connais que depuis une dizaine de minutes, pourtant lorsqu'il raccroche il nous annonce que sa tante a du travail à nous proposer dans quelques jours, quelques jours qu'il nous propose de passer avec lui dans sa maison à Brisbane en attendant. Vlan. Incroyable. Non mais sans rire, pourquoi s'embêter? Apres ces quelques jours à errer de villes en villes, chercher un peu partout, appeler le Harvest Guide et passer prospecter dans les fermes et les magasins sans un sous en poche, c'est finalement le pouce et son délicieux hasard qui une fois de plus nous tirent l'épine du pied. Nous acceptons avec joie la proposition de Jordan, et nous mettons en route pour Brisbane, n'en revenant pas de ce qui nous arrive. Punaise, ça y'est! A partir de là, tout va se dérouler pour le mieux.

Sur la route, nous expliquons à quel point il nous a tiré d'affaire, le temps d'atteindre la banlieu chic de Brisbane et de découvrir une sacrée maison, grande et belle, où nous attend une magnifique chambre d'ami aux draps frais et au lit moelleux. Après la semaine de tente, c'est à tomber!

Après la douche (il etait temps!), nous nous reposons un moment la tête enfoncée dans les oreillers, avant de déguster le succulent repas preparé par notre hote, qui se révèle être un excellent cuisinier (la cerise sur le gâteau en quelque sorte!). Là encore, après 5 jours de nouilles chinoises froides à 20 cents, c'est tout bonnement jouissif. Il faut préciser que je pèse 55 kg à mon arrivée chez Jordan... 

A la nuit tombée, nous partons vers les hauteurs de la ville, où du haut d'une colline nous profitons d'un point de vue formidable sur les lumières de la grande Brisbane. Et nous rentrons nous coucher, au chaud, en securité, l'esprit tranquille après avoir enfin trouvé. Enfin, après que Jordan nous ai trouvé!



Nous resterons trois jours à Brisbane, passant la majeur partie de notre temps avec Jordan chez lui. Brisbane a en effet l'air d'être calquée sur Melbourne, et la perspective de vadrouiller à nouveau un centre ville tout carré et désesperant d'aseptisation ne nous emballe pas. 

Nous nous y risquerons tout de même un après midi, pour nous apercevoir que nos craintes étaient fondées : hormis le jardin botanique, qui présente des échantillons de verdure et de bestioles de toute beauté, le reste de la ville est à l'image de Melbourne : carré, propret, calme, inactif. Rooo, et ces panneaux qui fournissent un numéro et demandent aux braves gens de dénoncer tout acte suspect qu'ils pourraient appercevoir... enfin bon, nous nous sommes bien rendu compte que ce qui va nous plaire dans ce pays, ce sont les parcs et les étendues sauvages, pas les regroupements de population. Nous avons déjà eu l'occasion d'observer quelques bestioles sympathiques et de jolies forets.



A la maison, nous glandouillons, discutons et nous reposons. Notre hôte prend soin de nous, il a lui même vadrouillé en Europe pendant trois ans, avec le sac a dos et le pouce, et nous pouvons évoquer ensemble la Croatie, l'Italie, les Balkans. Nous mangeons comme des rois, nous remplumons quelque peu, et profitons de la pause merveilleuse que nous offre Jordan.

Impossible de ressortir toute les anecdotes qu'il nous raconte sur l'Australie. Disons que certaines composantes du système sont assez... Troublantes. La dénonciation de son voisin est fortement encouragée, et la notion de respect de la vie privée est particulière. Par exemple, si à Istanbul, en Turquie, l'annonce d'une loi visant à conserver les historiques internet des gens pendant un an nous avait propulsé en pleine emeute, ici c'est passé comme dans du beurre : le gouvernement conserve non seulement votre historique, mais aussi vos e-mails, vos relevés d'achats en ligne, et autre information... Pendant 2 ans. Et tout le monde est content, c'est parfait. Ceci est justifié (haha...) par la protection contre le terrorisme, véritable psychose ici. 

Nous entendrons d'ailleur quelques semaines plus tard à la radio, alors que l'Irak s'enflamme, que la police a procédé à des arrestations ''préventives'', c'est a dire qu'ils ont emprisonné plusieurs dizaines de musulmans pendant 2 semaines... Sans charges ni accusations particulières, juste au cas où quoi. La détention préventive qu'ils appelent ça, c'est autorisé par la loi. Pas plus de 15 jours par contre, faut pas déconner non plus...

Un soir, nous rejoignons le centre ville pour un festival. Les trois scènes montées dans la rue balancent du rock, du rap, et autres. La moyenne d'âge est de 17 ans et l'omniprésence policière est effarante, mais nous passons une bonne soirée, et plusieurs groupes s'avèrent plutot sympa. Enfin nous ne savons pas encore ce qui nous attend dans quelques semaines...









Water Dragon

Ibis




Decouverte de la Gordon Country



Au matin du quatrième jour, nous décollons pour la cambrousse, après quelques courses. A ce moment là, nous ne savons pas vraiment ce qui nous attend, seulement que la tante de Jordan, Sue, gère un vaste camping à l'entrée du parc national de Goomburra, et qu'elle a besoin de monde pour de menus boulots, qui pourront nous occuper une semaine ou deux avant de peut être retourner à Ballina pour travailler avec Raji.

Nous arrivons dans la campagne proche d'Allora, à 2h de Brisbane, pour découvrir une immense plaine serpentant entre deux chaines de hautes collines boisées. Quelques fermes et des troupeaux, mais c'est tout, ça fleure bon le sauvage et l'inhabité, et punaise c'est beau!

Dans l'une des seule maison des environs, nous rencontrons Sue Gordon, la tante de Jordan, la matriarche du coin qui porte d'ailleur son nom (quand même), d'une gentillesse et d'une patate incroyable, qui nous explique qu'elle aurait quelques tâches à nous confier, tel que des barrières a poncer, des travaux de peinture, des arbres à planter, du nettoyage etc...

Nous commencerons dans deux jours, et d'ici là, Jordan nous emmène non loin, chez l'un de ses amis, Steven. Il nous en a parlé comme d'un amoureux de la foret et des animaux et un fan absolu de serpents et de requins!

Nous faisons la connaissance de celui qui va rapidement devenir notre meilleur ami ici. Steven nous accueille comme des rois, nous offrant gîte et couvert avant que l'on nous trouve un terrier.

Décidement, nous sommes plus que bien entouré, et retrouvons avec une infinie reconnaissance ce genre de personne qui donne, qui offre, juste pour le plaisir de faire plaisir et d'échanger. De grands hommes.

Nous avons donc deux jours de battement avant de nous mettre au boulot, jours qui vont être mis à profit par nos deux compagnons pour nous faire découvrir les environs de la Gordon Country.

Pardon? Qu'est ce que la Gordon Country? Vaste question dont nous avons déjà parlé sans rentrer dans les détails. Pour être plus précis, disons que basiquement, c'est une aire de camping. Mais ce n'est pas lui faire honneur que d'en parler en ces termes. On est très loin du camping des flots bleux. Il faut plutot imaginer une immeeeense réserve naturelle boisée, sillonée par une rivière et une route en terre, dont les nombreux arbres laissent par endroit la place à de non moins immenses prairies ammenagées en terrain de camping.

Dans le concept, c'est très permissif : pas de réservations, on vient quand on veut, comme on veut, en tente, en caravane, en yourte, que l'on pose à l'endroit de son choix. La place est garantie, et le staf passe ensuite à chaque emplacement pour récuperer les réglements. On fait du feu où on veut, le bois est gratuit si on va le chercher soit même.

Avec ça, 6 grande maisons amenagées en cabines forestières que les récalcitrants à la vie en pleine nature peuvent louer.

Et au milieu, les troupeaux paissent librement et les chevaux galopent dans la pampa. Les oiseaux de toutes les couleurs viennent vous manger dans la main, les kangourous bondissent dans tous les sens.

Et ça fait grand. La zone accueille jusqu'à 5000 personnes (principalement de riches citadins en manque d'echapés sauvages) les jours de rush, et même dans ce cas il reste toujours de la place. Pour donner une idée du truc, il faut une dizaine de minutes pour aller en voiture de l'entrée du domaine jusqu'au dernier emplacement...

...Derrière lequel (ouah la transition!) s'ouvre le parc national de Goomburra, classe au patrimoine mondial, l'un des plus beau d'Australie. Des hectares d'une rainforest (la jungle locale) luxuriante et incroyablement variée, au niveau de la flore comme de la faune.

Mais revenons en à nos kangourous. Le premier jour, Steven et Jordan nous emmène juste a l'entrée du parc pour un petit thé en pleine forêt. En bons australiens, ils sont surequipés pour la vie sauvage. Le cadre est merveilleux, et la soirée ne l'est pas moins.

De gauche à droite, Léo (normal), Jordan, Steven


Le lendemain, nous fuyons à nouveau la civilisation pour rejoindre le bord de la creek (la rivière) et y pique-niquer en écoutant notre nouveau grand maître Steven, véritable puit de connaissances sur toute la vie sauvage des environs. Rien ne lui est inconnu, et il a des anecdotes sur chacun des oiseaux qui viennent nous rendre visite.

Et il y en a des oiseaux. Dire que nous étions tout emballés à Ballina en voyant deux perroquets et quatre pélicans... Ici, ce sont des escadrons entiers de perroquets royaux multicolores et de cacatoes qui nous survolent, des essaims de piafs en tout genre qui viennent picorer les miettes que nous leur lancons.












Une petite parenthèse pour ces deux la. Monsieur et madame Satin Bower Bird. Ces oiseaux deviennent cleptomane dès qu'ils appercoivent du bleu, et c'est ainsi que le mâle construit sa garcionnière, c'est à dire un nid factice décoré de tous les objets bleus qu'il trouve, dans lequel il ramène ses prétendantes. Si parmis elles, une donzelle lui plait, il l'emmène ensuite dans son vrai nid...

monsieur (matcho comme pas deux)
...et l'une de ses nombreuses conquêtes












Sont-y pas mignons. Au fait, ca y'est, a partir de maintenant, cet article va être rempli de photos de bestioles par dizaines. Que dis-je, par centaines. Ba oui, passé la rain forest et les étendues de verdure environnantes, que nous n'allons pas vous montrer 40 fois, le truc génial ici, c'est bien la vie sauvage. Alors preparez vous à manger du volatile chamaré et du kangourous à la pelle! Sans parler des serpents, des lézards...

Et du petit fourmilier (2eme transition de maître!) que nous ramène Steve le deuxième jours après notre escapade dans les bois. Une forteresse sur pattes que seul notre hôte parvient à déloger lorsque ses griffes de trois centimètres s'enfoncent dans le tapis du salon. C'est autre chose que nos hérissons...

The Echidna (fourmilier)
Et Steve c'est aussi ça : un mordu de bestiole, un elfe qui parle aux animaux et les recupère pour les soigner et les observer. Il nous montre plusieurs photos où il capture des lezards d'environ 1m20, des serpents venimeux, où il pêche des poissons énormes.  On est fan, et c'est juste génial d'être avec quelqu'un qui s'y connait et qui nous va nous ramener chaque jour de nouvelles surprises et connaissances.

Au matin, l'heure est venu de nous mettre au travail. Ah oui, et nous n'avons pas encore parlé des conditions du contrat, pour la simple et bonne raison qu'à ce moment il n'y en a pas. Tout ce qu'on sait, c'est que nous n'avons pas de soucis à nous faire pour la boustifaille et l'hébergement.

et fallait la voir avec sa ponceuse!
Nous commencons par poncer et repeindre la barrière à l'entrée du domaine. Et on envoie le pâté! On ne chôme pas, Sue nous ravitaille régulièrement en boissons et crême glacée, visiblement emballée par notre efficacité. Nous faisons la connaissance des gens du coin, Marc, un bricoleur à tout faire, Sam, le beau-fils de Sue, en train de se construire une maison dans les parages. Tout le monde est au petit soin pour nous, sourire aux lèvres, et nous nous sentons à l'aise!

Oui, le coin et l'ambiance sont géniaux. Nous passons une dernière nuit chez Steve, et le lendemain rebelotte, du lever au coucher du soleil. Et visiblement, le fait de simplement faire ce que l'on nous demande sans rechigner est déjà gage de grande compétence! Nous n'avons pas l'impression de faire des merveilles, pourtant c'est ce qui domine l'avis general, et nous recevons pas mal de fleurs. C'est pourtant simple : quand on est sympa avec nous, nous avons envie de bien faire.

Le soir venu, nous découvrons ce que nos nouveaux employeurs nous ont degoté comme petit nid douillet : rien de moins qu'une caravane! Plus précisement, Sam, il y a quelques mois, a retapé un van en petit studio mobile, avec lequel il a parcouru le pays avec son cheval. Ca sent un peu le poney, mais nous avons tout le confort possible, du grand lit au micro-onde en passant par le grille pain et la bouilloire. Notre nouvelle maison est installée près du bureau à l'entrée du domaine, avec électricité et barbecue! On a même du chauffage... L'oisiveté nous guette.

Le soir, autour du feu, nous prenons peu à peu conscience de ce qui se passe. Nous l'avons fait. Nous avons réussi. Après avoir calculé, compté, budgetisé pendant des jours, après nous être dis des dizaines de fois en Inde que le fait de nous sortir de cette panade pécunière tiendrait du miracle, après cette énorme mission qui nous a vu arriver dans ce pays avec moins de 200 euros et l'espoir fou de survivre et de trouver du travail, nous avons finalement réussi. Nous savons que nous pouvons toujours demander un coup de pouce en cas de problème, mais nous avons finalement réussi seul, et c'est formidable!

Là, il faut le dire, nous sommes bien. En trois jour, nous sommes tombés sous le charme du coin et des gens qui gèrent cette ''petite'' affaire familiale. Et visiblement, notre travail a fait très forte impression. Nous sommes choyer, notre moindre besoin est comblé sur-le-champ, le tout dans la bonne humeur. Ca risque de passer vite deux semaines... Dans notre nouvel appartement, nous évoquons l'idée de rester plus longtemps. Il doit bien y avoir plein de choses que nous pouvons faire dans un domaine de cette envergure, nous nous sentons bien, et quand au fait de se faire plein de sous, nous nous rendons compte que ce n'est vraiment pas notre priorité. Enjoy, que diable!

la fameuse rain forest
Le lendemain, Jordan nous quitte pour retourner a Brisbane, et apres une nouvelle journee de poncage et de peinture acharnee, c'est Steve qui vient nous trouver pour nous proposer une nouvelle escapade dans les bois. Nous rangeons les kilos de nourriture que Sue vient de nous ramener (nous ne lui avions demander que quelques biscuits et legumes, elle nous a devalise le magasin...), avant de rouler jusqu'a la foret et de suivre Steve dans une jungle magnifique pour aller nous percher a flanc de montagne et profiter d'un point de vue extraordinaire sur la vallee de l'autre cote du parc.

Steven a ramene de quoi manger, a boire, et nous discutons en admirant le panorama. Il s'avere completement dingue du voyage et de notre ''way of life'', il se retrouve dans nos motivations, nos choix et nos envies. Lui meme a fuit la ville pour venir se poser ici et travailler pour la Gordon.
Il nous en dit un peu plus sur la faune local. Apparement, nous allons cotoyer des serpents capables de tuer un adulte en moins de 2h, et des araignees rouges et noirs vous reglant votre compte en 10 minutes... Pays de fous va!

Il nous explique que notre boulot est exemplaire, Sue est ravie et ne tarit pas d'eloge a notre sujet. Nous en profitons pour glisser un mot sur le fait que nous ne refuserions pas de rester un peu plus longtemps que prevu... Pour voir son visage s'eclairer alors qu'il nous repond que ce serait juste formidable, c'est ce que tout le monde espere.



Et puis voila. Steve en a touche un mot a Sue, qui n'attendait que ca et nous a directement propose de rester jusqu'en janvier. Pan. Cote contreparties, il s'agit plus d'un woofing que d'un travail paye, mais un woofing de luxe : accomodation et nourriture gratuites (et faut voir les kilos de viande qu'on s'enfile!), une voiture (qui arrivera en decembre), des jours de vacances tous frais payes tous les mois, des extras en especes pour les semaines ou les week end de rush, et 1000$ a la fin. On s'y retrouve. Quand au fait d'engranger des deniers pour la suite du voyage, nous verrons plus tard. On ne part pas en voyage pour uniquement tenter de faire 15000$ en 3 mois. On part en voyage pour decouvrir, apprendre, et surtout ENJOYYYYYY!!!! Baste les sous.


Et puis il y a tous les extras. Par exemple, nous avons souleve le fait qu'un ordinateur ne nous serait pas inutile... Et devinez d'ou nous ecrivons? Tout neuf, et nous avons pu choisir celui que nous voulions! Pour faire simple, il n'y a qu'a demander, nous avons tout ce que nous voulons. On a connu pire, oui...


Nous voila poses!

A partir de la, nous n'allons pas detailler tous les jours que nous avons passe ici. C'est inutile (et completement barbant), nous resterons donc general.

Cote boulot, nous sommes devenus les frenchies a tout faire. Bricolage, peinture, nettoyage, jardinage, nous faisons tout. Et effectivement il y a toujours quelque chose a faire ici.

et j'ai encore tous mes doigts!
Apres le poncage, je me retrouve a monter un toit avec le grand maitre constructeur Marc pour la reception, tandis que Leonore et Steve partent acheter arbres et autre fournitures.

Les soirees se deroulent a l'australienne : autour du feu a faire griller de gigantesques pieces de boeuf une biere a la main! Et a refaire le monde, ca c'est universel si on est avec les bonnes personnes.

Une premiere semaine chargee, apres laquelle nous profitons de jours de repos pour glandouiller et nous promener le long de la creek.













Notre deuxieme semaine a la Gordon est calme. Apres 5 jours a manger de la sciure de bois, a manier la scie circulaire et la perceuse, nous partons avec Steve et Tim, son meilleur ami (et accessoirement autant amoureux que lui des bestioles pouvant vous arracher une jambe ou faire se decomposer votre bras par leur venin...), pour une partie de peche au lac de Moogerah a bord du bateau de Tim.


Le lac est une merveille, quand au fait de le parcourir les cheveux aux vent en bateau... A nouveau, il y a des oiseaux par centaines, des tortues, et j'en passe.












































Nous pique-niquons au dessus d'une crique pendant que nos compagnons partent reperer les endroits a poissons, quand un bruit nous fait dresser l'oreille... Apres quelques pas prudents, nous decouvrons notre premier Lace Monitor, un dinosaure d'environ 1m20 et des poussieres, qui a notre arrivee s'enfuit en grimpant dans un arbre. Une sacree enorme bestiole.




Apres une marche dans la jungle et un peu d'escalade, nous repartons en bateau pour rentrer au bercail. Quoi les poissons? Non, aucun poisson ne s'est montre, mais honnetement qui s'en souci?












Nous passons la soiree chez Steve, ecoutant les histoires de nos deux amis et discutant du voyage. Alors eux, quand ils voient un crocodile, ils essayent de le capturer, et ils vont dire que c'est nous qui sommes fous de voyager comme ca?

Nous leur parlons de notre envie d'aller nager avec des requins. Nous pensions qu'il s'agissait d'une activite organisee, avec sortie prevue et tout... Que dalle oui! Dans pas mal d'endroits, tu met ton maillot de bain, tu plonges et ca y'est, tu nages avec des requins! Nous apprendrons d'ailleur plus tard a la radio qu'un nageur s'est fait devorer a Byron Bay... A 20m seulement de la plage... Par un grand blanc. Raaa... En revanche, pas de parano inutile, c'est un fait absolument rarissime. Tellement rarissime que tout le monde n'a parle que de ca pendant 3 jours, relancant le debat ''faut-il les massacrer ou pas?''.

Dans la serie ''deux petits francais naifs decouvrent l'Australie'', citons aussi ce moment ou nous parlons de notre reve, pour nous quasi impossible a realiser, de voir des ornithorinques. Et bien non mes amis! Il existe des endroits ou ils pullulent litteralement! Nos amis nous promettent de nous y emmener un de ces jours.

Pour finir en beaute cette superbe journee, nous tatons un peu les trouvailles de Steve : un gecko ''velvet skin'' (traduisez ''peau de velour'', et oui, leur peau est aussi douce que du velour!) et deux rainforest dragons. Tout en regardant les placides lezard nous escalader, nous apprenons au sujet de ces derniers qu'il ne vivent qu'ici. Leur territoire s'etend sur une bande de quelques kilometres, c'est le seul endroit au monde ou on peut en trouver. Oui, on vous prevenu, y'a de la bestiole! Et c'est pas termine...

to be or not to be a forest dragon






Le lendemain, nous poussons tous ensemble notre exploration du parc national, dont nous n'avions vu qu'une petite partie jusqu'a present. Et dans les profondeurs de la bush (foret), nous revons. C'est...











Tarzan a ses heures perdues



Tim








nos deux adorables rainforest dragons
un Bettong, famille des marsupials




Hallucinant. Comme d'habitude, apres ca, nous risquons de nous en voir pour trouver quelque chose de plus impressionant dans la famille ''foret luxuriante''. Meme les jungles au Nepal n'avaient pas un tel cote ''gigantissime et foisonant''. Un grand moment qui nous laisse encore le cou douleureux d'avoir garder le nez en l'air.


Les jours suivant vont nous placer dans la peau de techniciens de surface. Nous briquons tous les blocs toilettes de la zone, ainsi que les 6 grandes cabines. Faut que ca brille! A l'occasion, nous plantons aussi des arbres.

ah ca bosse dur...


Et puis nous avons deja dit qu'il allait y avoir dans cette articles des animaux de tout poil et de toute plume a plus savoir quoi en faire, donc allons y. 

A commencer par Steven... Punaise Steven. Le voila qui arrive pendant un apres midi ensoleille, tout sourire, ce sourire que nous avons appris a reconnaitre, qui signifie qu'il a trouve une nouvelle bebete, et qui nous transforme en enfants le soir de noel.

 Nous avons deja parle du Lace Monitor, aussi appele Goana (en aborigene), qui avait fuit devant nous au lac... Sauf que Steven, il les dresse les Big Goanas! Il nous sort d'une main experte le dinosaure, et nous pouvons ainsi saisir l'enorme lezard et le tenir dans nos bras. Il s'avere que c'est un reptile tres amicale et peureux. Si il vous ouvre le bras avec ses griffes de 5cm, c'est sans penser a mal.





On se repete, mais la vie sauvage ici est ahurissante. Pour nous, plutot habitues aux pigeons, chaque apparition de nouvel animal nous fait bondir comme des puces, appareil photo en bandouliere. Nous expliquons a nos camarades australiens, qui ne sont plus emus par les perroquets ou les serpents depuis longtemps, que pour nous qui adorons observer de nouveaux animaux, c'est proprement inhabituel et fabuleux d'en voir autant.

Nous sommes donc toujours emerveille par toutes ces bebetes que nous decouvrons. Et c'est tant mieux, parce que chez nous, les animaux semblent s'etre habitues a notre presence (avec la quantite de nourriture qu'on leur laisse pour les attirer, ils peuvent!). Ainsi, un apres midi, c'est un couple de king parrots qui vient nous rendre visite. Pas effrayes le moins du monde, ils prennent la pose pour les photos et viennent nous manger dans la main! Rayon culture generale, il faut savoir que monsieur king parrot arbore un plumage rouge vif afin d'impressionner les predateurs, tandis que madame, plus petite et vulnerable, prefere porter le vert sur le dos, ce afin de se camoufler facilement dans l'herbe


Non mais quel pays...

madame





Il est aussi temps d'introduire un nouveau protagoniste : le cocobar. Le cocobar, c'est l'oiseau qui a la classe. Celui devant lequel les autres piafs s'inclinent avec respect. Le cocobar, nous l'aimons. Il est beau, fiere, pas farouche pour un sous, et approche si pres que nous pouvons le mitrailler copieusement. Et puis mince, regardez cette tete!






Ce joyeux nouvel ami vient nous voir souvent et reste a nos cotes plusieurs heures durant. Et etant donne qu'il apprecie visiblement les seances photos, il nous offre des cliches merveilleux. Tellement merveilleux que nous n'avons pas pu choisir lesquels vous montrer, donc nous decreterons regulierement a partir de maintenant des ''instants cocobar'' pour presenter toutes les photos de notre oiseau favori. Non sans rire, il est pas trop trop fort?

Il y a aussi notre oppossum, qui vient se percher sur sa branche au dessus de notre feu pour nous regarder manger avant de rentrer chez lui, toujours a la meme heure.

Et... Les kangourous? Quoi les kangourous? Ah oui, les kangourous... Voila :
                                                              

Pour etre franc, a present notre principal souci avec les marsupials est de les eviter quand nous rentrons de chez Steve. A trente a l'heure en guettant bien les bords de la route, a cause de leur facheuse tendance a sauter sous vos roues au dernier moment, notre hantise etant d'en ecraser un. Aller, comme on est gentil et qu'ils sont tellement mignons on en rajoute une couche :








Enfin bref, la vie est belle. Des amis formidables, une patronne adorable qui nous offre tout ce que nous voulons, un cadre naturel exceptionnel, un confort de vie que nous n'avons jamais eu auparavant... Nous revoila avec notre petite vie, notre petit boulot, nos petites affaires... Dans un des endroits les plus beau du monde. Et finalement ca fait plaisir!

Les semaines suivantes verrons notre charge de travail augmenter de maniere significative. Les vacances scolaires n'y sont pas etrangeres, et le camping se rempli peu a peu, synonyme de toilettes a nettoyer, de cabines a astiquer, plus le reste (degager a la main un terrain couvert de tonnes de pierre, nettoyer la foret, entre autres).

Les a-cotes sont toujours aussi savoureux. Cette soiree fruits de mer avec Sam... Les meilleurs crevettes que nous ayons mange! Les soirees detente en terrasse de la reception, toujours aggrementees par les surprises de Steve. Ci-dessous, un water dragon (tres affectueux)

oui, nous avons retrouve Godzilla
Et cette soiree ou nous rencontrons les amis de Sam et Jordan. Les campagnes mediatiques sur les pays du moyen orient sont passees par la, et ils ouvrent de grands yeux quand nous commencons a parler de l'Iran... Attaquant leurs phrases par ''a la tele, ils ont dit que''... Mais plein de bon sens et d'intelligence,  ils ont ecoute nos histoires sur ce pays, ont compris, et finalement ont decide de passer des vacances en Iran un de ces jours! Merci Chad!

Et du temps que nous y sommes, une petite parenthese de photos en vrac (oui, rien a voir, et apres?) :



Glah





Dans la foulee, deux juments du pre d'a cote ont donne naissance a deux adorables poulains qui chahutent et gambadent dans tous les sens. C'est tellement meugnon!






Avant de poursuivre, c'est l'heure de l'instant cocobar :







Il est trop fort!

Et arrive le festival. Nous participons bien sur a l'installation, et retrouvons avec joie Jordan qui est revenu pour l'occasion. Le Manifest rassemble des artistes de tout pays pour trois jours de Dubstep, drum & bass, psytrance, dub, reggea et rock, dans le cadre formidable de la Gordon Country. Dire que nous l'attendions avec impatience tient de l'euphemisme... Un gros festoche de trois jours! Ca va saigner... Les places sont cheres, tres cheres meme, mais bien entendu payees par la maison!

Nous deplacons notre caravane dans la foret proche des scenes, et vlan. Nous passons trois jours completement fabuleux, inonde de musique qui envoie le bouzin et de fous rires demesures, au milieu de la deco formidable des organisateurs, nourris exclusivement de bacon et d'oeufs. C'est psyche, rythme, epuisant, completement dephase et hors du temps, bref c'est que du bon! Qu'est ce que ca faisait longtemps!

Pour ceux qui connaissent le milieu, oui, c'etait un excellent festival. Formidable meme. Du niveau de nos hadras nationaux (oui, c'etait vraiment vraiment genial!).

Bon, le fait est que nous devions aussi bosser... Et nettoyer des toilettes toutes les 2h en festival, c'est quelque chose... Surtout a partir de 7h du mat sans avoir dormi... Mais bon. N'oublions pas qu'absolument tout nous etait paye pendant ces trois jours! Les photos ci-dessous ont ete prises par Steven et Sarah (la fille de Sue). Merci a eux! (et non, je ne ramenerais jamais notre appareil photo sur un festoche, il a encore quelques annees a tirer)





Bref, un moment fantastique dont nous parlerons encore longtemps...

Cet incroyable delire nous laisse passablement ereinte. Nous luttons une derniere fois pour un dernier nettoyage integral de tous les blocs sanitaires du coin apres le depart des festivaliers (amis fetard, compatissez...), avant de profiter d'un jour de repos salvateur. 

Pour l'introduire et se detendre un peu, profitons ensemble d'un nouvel instant cocobar






COCOBAR PRESIDENT! Bref

Pique nique et baignade dans la creek avec Steve et Jordan, l'occasion pour le premier de faire prendre l'air a son nouveau pensionnaire: le red bally. Sous ce doux nom se cache le serpent le plus venimeux de la region. Oui, celui qui vous etale en 2h. Nous restons a distance respectueuse de la bete, magnifique au demeurant, tandis que Steve s'occupe de discuter avec lui. Il est interessant de note que le serpent ne tente absolument pas de fuir, mais plutot de regler son compte a notre ami... Heureusement, tres pro (ou completement tare, au choix) face a l'agressivite du reptile qui a visiblement compris que l'homme ne fait pas le malin face a lui, il le remet dans son sac d'une main de maitre. 










A savoir que par la suite, l'animal a reussi a fuire dans la voiture de Jordan (un serpent mortel qui elit domicile dans votre voiture, c'est pas tous les jours), le temps pour Steve d'en capturer un autre, qui a lui aussi pris la poudre d'escampette pour investir son sous sol (au dessus duquel je suis actuellement en train d'ecrire)... Mais la situation est sous controle... Steve, ferme le sac non d'un chien!

J'en profite pour poser (encore) une petite parenthese de photos en vrac (ca va 5 minutes les transitions narratives, je sais plus ou les mettre toutes ces photos), avec encore plus de gentils n'animaux!



Rosela Parrot

Honey eater (litteralement ''mangeur de miel'')


cunningham skink












The Creek (oui, ce n'est pas un animal, ca va hein...)

La semaine suivante est plus ou moins tranquille, mais courte, le festival s'etant termine (definitivement j'entend) mardi. Alors comme partout avec ce genre d'evenements un brin alternatifs, c'est que ce n'est pas du gout de tout le monde, et que comme chez nous, certain sont pret a tout pour lutter contre ces jeunes debrailles qui ecoutent de la musique trop forte, juste pour le principe. Sauf que la, rien a se mettre sous la dent. Aucune bagare, aucun accident d'aucune sorte, en bref aucun derapage, un respect absolu du lieu et de la nature, et aucun derangement sonore, le lieu etant a 10 km de la premiere habitation. Mais il fallait bien trouver quelque chose a dire a ces gens pas normaux. Et c'est ainsi que nous decouvrons mercredi en gros titre sur le journal : ''Le festival de la drogue'' (a lire avec la bande originale de Requiem For a Dream). Elle est un peu facile et convenue celle-la. Oui, sur les 1500 personnes presentes, 25 ont ete controlees positives au cannabis (et seulement au cannabis). Il n'en fallait pas plus pour que certains, dont la presse locale, se dechainent et crient au drame, a l'anarchie et a la depravation. Enfin rien d'inhabituel jusque la. Finalement le monde, c'est un peu pareil partout.

Non, le truc que nous n'avions jamais vu, meme en France (c'est dire), c'est les journaux locaux qui pretent des paroles a Sue et aux organisateurs qu'ils n'ont absolument jamais prononce. Oui, c'est fort. Quand Sue se dit enchantee de la maniere dont s'est deroule le festival sur son terrain, les journaux la disent ''scandalisee et decue, ne souhaitant pas renouveler l'evenement''. Idem pour les organisateurs. 

Heureusement, tout est bien qui finit bien, notre boss n'etant pas du genre a se laisser marcher sur les pieds de la sorte, et ayant lance un contre temoignage fracassant qui a fait eclater un veritable scandale dans lequel se retrouvent empetres les faux temoins. Et histoire de soutenir, disons le haut et fort :

Le Manifest QLD 2014 a la Gordon Country, c'etait fabuleux, respectueux, avec un excellent etat d'esprit!

Mais nous nous emballons. Pendant ce temps la, vous allez pouvoir profiter du dernier instant cocobar de cet article!





Rien de bien special a dire sur le week end suivant. Nous nous retrouvons a affronter les 2000 visiteurs qui viennent profiter des charmes de la Gordon Country pour ce week end de trois jours. C'est simple : nous astiquons les sanitaires sans interruption, entre deux livraisons de bois pour le feu et de glacons. Et c'etait sport. Ba oui, il faut bien!

Et nous arrivons a la fin. Ces derniers jours, tandis que Leonore effectuait le grand menage de printemps dans les cabines, je posais du parquet et peignait la terrasse pour la maison de Sam.
Enfin voila. Tout va bien, nous travaillons beaucoup mais les contreparties le valent largement, et nous sommes heureux. La suite? Nous allons passer encore 3 mois ici, continuant comme nous le faisons : etre disponible, souriant, efficace. Ensuite, aucune idee. Nous n'avons jamais su plus de quelques jours a l'avance, alors 3 mois...

Beaucoup d'histoire donc pour ces premiers mois en Australie. Meme en 2 parties, nous avons du condenser un maximum. Apres une arrivee proprement destabilisante apres 6 mois en Asie, nous nous sommes retrouve paume dans ce grand pays, avant d'etre sauves par nos pouces, et surtout par Jordan, Steve, Sue, Sam, et tous ces gens extraordinaires avec lesquels nous vivons aujourd'hui. Nous avons renoue avec une vie occidentale organisee pour un temps, et on s'y plait bien. Ca fait froid dans le dos pas vrai? Nous savons quand meme que dans 2 mois et demi nous nous remettrons en route, nous sommes toujours libre de mettre les voiles quand bon nous semble, c'est peut etre pour ca que ca passe bien. 

Et c'est formidable de rencontrer des gens de culture differente, mais nous avons beau dire, ca fait quand meme plaisir de pouvoir discuter avec des gens, disons culturellement proche. Il faut avouer qu'il etait difficile de parler musique ou cine avec Hom au Nepal! Nous apprenons peut etre moins sur les differentes facons de penser de l'etre humain, mais nous avons quand meme plus de facilite a blaguer, a discuter de tout, a etre spontane avec Steven ou Jordan. En parlant uniquement de nos relation avec les gens, ca a du bon de replonger un moment dans un cadre social un peu plus habituel (non parce que du reste, il est quand meme particulier ce pays...) apres un an de vagabondage.

Un an. Nous y voila. Nous y voila, mais que dire? La simple evocation du mot ''bilan'' nous fait rigoler. Mais bon, une annee ce n'est tout de meme pas rien. Qu'est ce qui a change dans nos petites tetes en un an? Forcement beaucoup de choses. Pas mal de remises en question bien sur, mais surtout des idees, des convictions et des valeurs qui ont evolue, qui se sont nuances, relativises. Plusieur choses donc :

Voyager, c'est simple. Quelque soit l'excuse ou la raison, aucune n'est valable quand on dit ''je reve de voyager, mais je ne peux pas''. La maison, la voiture a payer? On s'en debarasse. Le boulot? On le quitte. Comment on paie la maison et la voiture sans boulot? Pas besoin, on en a plus! Les enfants? On les emmene! Pensez a cette famille qu'ont rencontre Julien et Anais (rubrique ''les amis''), qui fait le tour du monde en caravane, composee de papa, maman, et de quatre pitchounes entre 5 et 12 ans! L'age? La moins valable... Rappelez vous Joseph, que nous avons rencontre en Croatie, medecin, marie, 2 enfants, voyageant a travers l'Europe uniquement a pied (2000 km quand nous l'avons rencontre), a l'age de... 70 ans. Le meme age que le coreen que nous avons croise dans l'Annapurna alors qu'il rejoignait La Passe... Voyager, c'est juste tellement facile une fois qu'on a eu le declic, une fois qu'on sait que c'est fait, on va partir. Mais c'est effectivement impossible lorsqu'on est bloque par les codes qu'on nous rentre dans la tete depuis la naissance.

Car non, LA vie ce n'est pas travailler, gagner de l'argent et augmenter son confort pour ''profiter'' des quelques moments de libre. Nous ne crachons pas sur ce modele, nous disons juste que ce n'est pas LA vie. C'est UNE vie parmis taaant d'autres. Le confort n'est pas le bonheur. Nous avons du faire quelques concessions, forcement (raaa, -15 degres sous la tente!), mais si nous avons bien appris une chose, c'est que le jeu en vaut definitivement la chandelle. Nous avons deja expliquer tout ca dans notre rubrique ''Kezako?'', nous finirons donc par dire ce qui a change a ce niveau en un an : absolument rien. Apres un an, nous en sommes sur : c'est ca qu'il nous faut. Et c'est ce qu'il faudrait a beaucoup. 

C'est une autre certitude qui s'est ancree au fil des mois. De decouvertes en rencontres, d'explorations en apprentissages, ce Petit Tour est devenu la chose la plus enrichissante qui nous ai ete donne de vivre. Et en cela, le voyage en general est devenu pour nous la seul facon de comprendre a peu pres correctement tous ces bazars que sont le Monde, l'Homme, et soi-meme.

Que retient-on de l'Homme en tant que personne? Definitivement, l'Humanite est belle, merveilleuse, genereuse, accueillante. L'etre humain est bon. Alors non tout le monde n'est pas beau, tout le monde n'est pas gentil. Il y a des imbeciles de partout, des gens cruels, ignobles, intolerants, violents, et j'en passe. Mais c'est une infime minorite. Le probleme, c'est qu'on ne parle que d'eux, et c'est ca qui est rageant. Une minorite d'enflures effraient la planete et cache l'extraordinaire masse des bons. Alors forcement, si notre seule fenetre sur le monde est la television du salon, on ne voit que le cote obscure, et on reste cache chez soi, persuade que l'Homme est dangereux. Un bon moyen de tenir tranquille meme les plus reflechis... Alors oui, nous le disons : l'Homme va bien, et il est super cool!

Nous devons dire un mot sur les etoiles que nous avons rencontre sur notre route. Claudio, Joseph, Ekrem, Yur, Samira, Farsameh, Morteeza, Madhi, Metin, Hom, Raji, Lucky, Bilou, et dernierement Jordan, Steven, Sam, Sue, et tout ceux que j'oublie et qui auront le droit, a notre retour, de me cogner dessus pour ma negligence. Nous allons encore nous repeter, mais vous etes meilleurs et plus beau que tout le reste rassemble. Sans vous nous ne sommes rien.

Sinon, le Monde? Ba c'est magnifique, c'est beau, demesurement varie, et il y a trop, beaucoup trop de choses a voir. Et a en juger la frustration que l'on ressent chaque fois que l'on prend une photo tant elle ne traduit pas ce qu'on a sous les yeux, voir tout ca en vrai, c'est quand meme sacrement mieux. Malheureusement, autant l'Homme est loin de n'etre plus qu'un etre violent, mechant et intolerant, autant ou que ce soit il est assez difficile de trouver une terre vierge et completement sauvage (raaa, les pub coca a 4000m d'altitude dans l'Himalaya!). En revanche, c'est loin d'etre mission impossible, mais nous ne pensions pas que la presence humaine avait autant grapillee.

Concernant nos deux (toutes petites), personnes, nous appliquons a la lettre l'expression ''regarder a deux dans la meme direction''. Inutile de dire quoi que ce soit d'autre, tout est parfait. C'est peut etre la seule chose due a la chance. Nous nous sommes rencontres. Et nous construisons ensemble tellement de choses...

Fait  amusant, le nombre de projets que ce... Projet a fait naitre. Comme dit plus haut, il y a beaucoup trop de choses a voir, et notre route a souvent ete une suite de choix a faire, et fatalement de merveilles a eliminer de notre itineraire, le plus souvent a grand regret (aaah la Bosnie... Pamukkale... Le desert iranien... Mais nous nous egarons). Resultat? En un an, nous avons elabore tellement de futurs projets de voyage pour voir ce que nous voulons qu'une vie ne suffira probablement pas!
Parce que tout ca est tellement complexe...

Tenez, par exemple, j'ai peine a croire que c'est moi qui ecrit ca, mais... La religions est certe capable du pire... Comme du meilleur. En voila une belle evolution dans nos maniere de penser, non? C'est sans doute la seule qui ai connu un changement radical. Le fait de croire en quelque chose peut ouvrir l'esprit, rendre une personne plus tolerante, plus genereuse, plus a l'ecoute. Je suis en train d'ecrire ca... C'est fou... Mais c'est tellement vrai... 

Fatna qui nous a accueillit en Turquie dans son hotel 5 etoiles parce que nous etions la par la volonte d'Allah, le temple hindou que nous avons aide a batir au Nepal et qui nous a ouvert le coeur de tous les habitants du village, l'accueil que nous avons recu au Golden Temple Sikh d'Armitsar, les musique des temples et eglises musulmanes, chretiennes, sikhs et hindoues a Jodpur... Les exemples ne manquent pas. 

Et puis finalement, dans certains endroits, nous l'avons senti. La ferveur que nous avons rencontre dans certains temples, eglises, mosquees, ou meme villes entieres (en Inde ou en Iran) nous a vraiment parfoit attrape aux tripes, satelise, a un point que nous ne pouvions imaginer, et le plus extraordinaire... c'est qu'il etait tellement bon de se laisser emporter! 

Hampi, Sultanhamet, Imam Square, San Stefano Church, Pashupatinath, Harati Devi ou le Durbar Square a Kathmandu et a Patan, les gaths de Pushkar, et j'en oublie, tous ces endroits nous ont entraine dans quelque chose que nous ne pensions pas etre capable d'eprouver. Il y avait quelque chose. Comme d'habitude, ces explications sont vaines, il faut le voir.

Enfin voila. Nos cerveau sont partages entre deux idees : un an, ca passe vite, et... Quand on y reflechit, quand nous repensons a tout ce qu'il c'est passe, nous avons l'impression d'etre parti depuis une vie entiere...

La seule certitude sur l'avenir que nous avons, c'est que quoi qu'il advienne, nous ne sommes pas pres de rentrer. Nous l'avons deja dis, mais plus ca passe, plus nous en voulons. C'est de mieux en mieux depuis douze mois, et nous voulons continuer a croquer tout ca. Encore et encore. Et que ca ne s'arrete jamais. Nos familles et nos amis sont les seules choses qui nous tiraillent un peu l'esprit vers l'ouest (pi un peu la nourriture aussi. Un detail, mais personne n'arrive a la cheville de l'hexagone niveau boustifaille. C'est verifie. Selon nous en tout cas).

Dans les details insignifiants, rajoutons  que le fromage nepalais est degueulasse (excepte celui au lait de yak bien sur), tout comme leur nouilles (meme si le pays n'est pas laid, je vous laisse reflechir la dessus), qu'on peut reparer une tente avec des tuyaux de canalisation, que le papier toilette est decidement inimitable pour allumer un feu, que s'essuyer sans c'est pas si ignoble que ca une fois qu'on a pris le coup de main (haha), qu'on peut parfaitement porter les meme chausettes pendant trois semaines sans choper de mycose, que quand on dit ''buvez pas l'eau'', il ne faut pas la boire, que meme un duvet peut geler, que les bulots sont meilleurs cuits, que les italiens parlent anglais comme des vaches espagnoles, qu'il est possible de cuire des steak avec un toaster, que les macaronis ont le meme temps de cuissons que les oeufs durs, que les oranges iraniennes sont pas top, que l'estomac et la peau de chevre sont delicieux, que le riz ne protege pas tant que ca des problemes intestinaux... Entre autre.

Mais restons serieux. Nous finirons par resumer tout ca avec une phrase populaire : que le monde se bouge les fesses ailleur, c'est la seule chose sensee a faire. Les problemes n'en sont pas, la vie est simple, la liberte est absolue, il y a des amis partout, et qu'importe les gouvernements qui ne sont composes que de fanfarons qui vont changer a la prochaine frontiere, l'etre humain est merveilleux, quelque soit son pays, son sexe ou sa croyance. Les idees prennent des proportions fabuleuses et se ramifient, et punaise que le monde est beau, tellement tellement beau, et surtout la vie fourmille de possibilites. La meilleur chose a faire est d'en profiter. Mais c'est impossible en restant chez soi.





































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